Les meilleurs albums de 2016 – Artistes féminines anglophones

TOP 20 – Artistes féminines anglophones

On poursuit aujourd’hui la grande récapitulation musicale de l’année 2016 et cette année encore, les palmarès seront présentés sous le concept des « 16 Tops de 2016 ». Soyons galants et commençons par les dames, avec la catégorie « Chanteuses anglophones ».

Une autre excellente année sur disque pour les filles en 2016 avec les albums de PJ Harvey, Basia Bulat, ANOHNI, Jain et Betty Bonifassi. Aussi plusieurs belles découvertes, dont Margaret Glaspy, Julia Jacklin, Aurora, Låpsley et les Québécoises Laura Sauvage et Kroy. Aussi, plusieurs bons retours (Alicia Keys, Sia, Beyoncé, Solange, Rihanna) qui méritent une attention particulière et qui nous démontrent la solidité de ces auteures-compositrices et interprètes.

Voici notre Top 20 des albums féminins anglophones :

#1 – PJ Harvey – The Hope Six Demolition Project

Vingt-cinq ans de carrière pour la grande dame du rock britannique qui nous propose son onzième disque intitulé The Hope Six Demolition Project. Partie sur la route entre 2011 et 2014 avec le photographe Seamus Murphy dans les zones embrasées du Kosovo, d’Afghanistan et de Washington D.C., la chanteuse anglaise s’est inspiré de ces voyages pour dépeindre la folie du monde et transmet, de manière brute, ses observations désillusionnées avec des textes sombres et imagés.

Un album inventif, varié, où le rock, le blues et le gospel s’entrecroisent avec les guitares abrasives et les arrangements de cuivres et de cordes qui augmentent la charge émotionnelle de l’ensemble. Une session d’enregistrement qui s’est faite pendant une résidence au Somerset House à Londres. L’exposition intitulée “Recording in Progress” mettait en scène PJ Harvey, son groupe, les réalisateurs Flood et John Parish, ainsi que les ingénieurs au travail dans un studio construit pour l’occasion qui permettait au public d’observer le processus derrière un miroir sans tain. On aurait aimé y être! Un disque qui mérite une attention particulière et dont le plaisir croît avec l’usage.

PJ Harvey - The Hope Six Demolition Project — PJ Harvey – The Hope Six Demolition Project

#2 – Basia Bulat – Good Advice

Un quatrième album qui attire l’attention pour l’auteure-compositrice-interprète, originaire de London en Ontario, Basia Bulat. Suite à une rencontre en 2013 dans les loges du festival Austin City Limits, la jeune chanteuse à décider de collaborer avec Jim James du groupe My Morning Jacket pour la réalisation de « Good Advice ». Un disque qui détonne avec ses œuvres précédentes, sa voix étant soutenue par les percussions, la basse, la guitare électrique et les claviers. James y joue la guitare électrique, les claviers, le saxophone et la basse pendant que la chanteuse réussit à être puissante malgré une voix empreinte de douceur. Celle qui se relevait d’une peine d’amour à décider de s’offrir un virage résolument plus pop tout en gardant sa facette folk alternative, ce qui est tout à son honneur. Une voix affirmée qui rend grâce à chaque émotion et des arrangements musicaux qui viennent créer une ambiance pop pour des chansons faciles d’écoute qui nous restent en tête. Un « bon conseil » pour tous les amateurs de musique au féminin!

#3 – ANOHNI – Hopelessness

Un triple changement pour ANOHNI, la voix d’Antony and the Johnsons, qui du même coup change de genre, de nom et d’horizon musical. Très loin du piano et des orchestrations intimistes des albums précédents, Hopelessness est un disque à saveur électronique, réalisé avec l’aide des producteurs de renom Hudson Mohawke et Daniel Lopatin (alias Oneohtrix Point Never). L’Anglaise nous transporte avec sa voix soul, son trémolo reconnaissable et son timbre unique qui résonne à travers ses textes lourds et engagés dénonçant la surveillance de masse, les drones de guerre, les désastres écologiques, le terrorisme, la peine de mort et l’aliénation. Des trames sonores riches et des textures expérimentales se confondent avec les arrangements épurés, mais non sans profondeur. Aux dires même de la chanteuse, Hopelessness est un album électro aux dents bien aiguisées!

#4 – Jain – Zanaka

Paru en novembre 2015 du côté européen, l’album Zanaka a vite attiré l’attention autant dans les radios que sur les médias sociaux de la planète. En moins de trois mois, la jeune artiste auteure-compositrice-interprète Jain (prononcé Jane) s’est mérité un disque d’or en France avec plus de 40 000 albums vendus et une nomination aux Victoires de la Musique, ce qui a poussé sa maison de disques à promouvoir l’album dans le reste du monde dès le printemps 2016. Jain a grandi entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient et telle est sa musique, voyageant entre pop, électro, reggae et soul. Sur Zanaka, la chanteuse mélange les styles et les sons avec audace et nous démontre un talent certain en jouant avec les échantillonnages et les superpositions rythmiques. Véritable femme-orchestre, la jeune sensation française de 23 ans saura sans aucun doute séduire la planète entière avec sa proposition multicolore, chaleureuse, rythmée et envoûtante. Sans doute l’une des belles découvertes de l’année, la pop pétillante de Jain n’a certainement pas fini de se faire remarquer!

#5 – Betty Bonifassi – Lomax

Bien connue pour sa participation aux projets Les Triplettes de Belleville, DJ Champion et Beast, Betty Bonifassi nous revient en proposant un album riche de sens intitulé LOMAX. Un projet qui se veut une relecture contemporaine des chants d’esclaves du début du 20^e siècle et du même coup, un hommage à l’homme qui s’est dévoué à les répertorier pendant sa vie entière, M. Alan Lomax. Suite logique de l’album homonyme de 2014, Lomax dévoile une facette plus lourde, plus crue et qui nous ramène à l’essence même du blues. Avec sa voix unique et profonde, Betty Bonifassi nous démontre qu’elle est capable de grandes émotions en livrant les textes avec férocité, fougue et assurance. Un heureux mélange de blues, d’électro et de rock, avec une voix d’une rare puissance. Un album intense qui séduit dès la première écoute !