Ma revue de l’année se poursuit et la suite de la catégorie des groupes anglophones aussi, mais cette fois-ci, on se penche sur les formations canadiennes. Malheureusement, lorsque vient le temps de faire les revues annuelles, les grands magazines internationaux semblent souvent ignorer ou presque la colonie artistique canadienne à part quelques exceptions.
Certainement une question de proximité, mais aussi souvent parce que nos groupes locaux ne bénéficient pas des mêmes machines promotionnelles que nos voisins du sud ou de l’Europe. Le site Caissedeson est un portail francophone à l’affût de la musique de tous les genres et se fait un devoir d’accorder de l’importance à nos talents d’ici.
Et il y en a eu des bons albums au Canada en 2012. On n’a qu’à penser à Godspeed You! Black Emperor, Crystal Castles, The Luyas et surtout Japandroids qui ont attiré l’attention de la presse internationale et qui se retrouvent dans la plupart des revues de l’année 2012. Évidemment, le Québec nous propose une forte représentation musicale avec une scène montréalaise de plus en plus florissante. La variété est aussi au rendez-vous avec un bel éventail de genres passant par des groupes comme Parlovr, Plants and Animals et Stars aux formations plus électro comme Beat Market, Artist of the Year et le projet Qualité Motel.
Au numéro 5, la formation montréalaise Rome Romeo et leur premier album officiel Make up your mind. Un mélange d’indie rock et de pop au fini blues avec la sensualité qu’on retrouve aussi dans la musique soul. On reste tout de même dans un créneau très alternatif, mais à la fois très accessible aux différents auditeurs. Surprenant aussi quand on sait que deux des membres du groupe faisait partie de l’ancien groupe punk rock Fifth Hour Hero. En fait, on ne peut pas faire beaucoup de rapprochements avec l’ancien groupe du moins, vraiment pas musicalement à part peut-être la surprenante voix de la chanteuse Geneviève Tremblay qui réussit à capter notre attention du début à la fin. Un excellent dosage entre les pièces planantes et les plus intenses, un coup de cœur pour moi et je suis certain que beaucoup de gens pourraient apprécier la découverte! Un album qui a pris un certain temps à sortir mon lecteur cd au printemps dernier.
Difficile pour moi de passer à côté de la formation de Québec I.No qui nous a présenté son premier album officiel intitulé Haunted Hearts. Dans mes choix premièrement par principe de proximité, car disons-le, nous avons un lien d’amitié depuis plusieurs années, mais aussi pour justement avoir était au fait de l’évolution de la formation depuis ses débuts. Il faut dire que depuis leur EP en 2009, le groupe s’est produit à de nombreuses reprises, ce qui lui a permis de gagner en raffinement et surtout en recherche sonore. Le travaille du réalisateur Olivier Langevin y est sûrement aussi pour quelques chose. Un disque qui a la qualité de pouvoir être apprécié par différents genres d’auditeurs mais qui ira surtout chercher les amateurs de pop folk et les amateurs de jolie voix féminine. Certaines pièces sont teintées d’accents plus rock ou parfois même country, ce qui ajoute à la couleur de l’album. On sent que les compositions ont été réfléchies et fignolées dans toutes leurs dimensions. En fait, ce qui démarque vraiment I.No des autres artistes du genre, c’est qu’ici, on a droit à un groupe vraiment prêt pour les grandes ligues. La formule est simple et malléable, un couple mystérieux, une romance-folk qui plaît aux âmes sensibles, une folie subtile qui atteint la classe dite élitique et des années d’expérience dans divers projets musicaux connus à Québec. Un combo de rêve dans la ville de Labeaume City! Des musiciens très créatifs, une chanteuse charismatique, la recette parfaite d’un groupe qui selon moi ira très loin, reste maintenant aux radios du Québec à briser le mythe qui dit que nul n’est prophète en son pays!
Dans la même lignée de découvertes ultra-intéressantes en 2012, la formation Half Moon Run qui nous a présenté l’album Dark Eyes en mars dernier fait bonne figure dans les différentes revues de l’année.Originaires d’Ottawa et de la Colombie-Britannique, les trois membres ont décidé de s’établir à Montréal pour développer leur création et établir les premières racines du groupe. Une richesse mélodique qui marque dès les premières notes, des ambiances généralement mélancoliques, un sentiment de vulnérabilité qui plane, les compositions coulent suivant le flux des crescendos et des harmonies vocales. La voix du chanteur Devon Portielje impressionne par sa précision et les arrangements supportent de façon très efficace l’état d’apesanteur omniprésent tout au long de cet opus. Selon moi, la pièce Circles est certainement un des meilleurs extraits lancés au Canada en 2012. On leur souhaite une grande carrière internationale avec leur récente association avec Glassnote Records annoncée hier (voir l’article).
En deuxième place, la formation torontoise Metric qui a eu une très grosse année à tous les niveaux. Participation aux grands événements, tournée d’envergure et un bassin de fans qui prend beaucoup d’ampleur. Il n’y a pas à dire, le groupe était omniprésent et même Guy A. Lepage voulait en savoir plus sur le plateau de TLMEP! Metric en opération séduction et souvent, ce genre de promotion camouflent à peine des intentions disons plus mercantiles. C’est l’impression que j’avais lors de mes premières écoutes. Synthetica est le cinquième album de la formation. Un album pas aussi évident que ses prédécesseurs à prime abord, mais aussi une impression que c’était difficile de faire mieux après l’excellent Fantaisies. On sent aussi une intention de se populariser musicalement. Les guitares moins mordantes, les claviers omniprésents et les structures plus pop peuvent donner l’impression de sucre ajouté, mais les écoutes répétées auront finalement estompé mes doutes. La bande d’Emily Haines aura finalement réussi à me convaincre à long terme, il fallait du temps, mais il faut parfois savourer à long terme pour mieux s’imprégner!
Et l’album que j’ai le plus souvent écouté dans cette catégorie en 2012 est celui du trio Plaster avec Let it All Out. La formation revient sept ans après le premier album First aid Kit, un retour qui marque aussi un nouveau son. Les gars ont travaillé avec plusieurs artistes dans les dernières années et ramènent certainement quelques influences. Ça donne au final des productions un peu moins jazz, un peu plus rock avec des basses assez pesantes et des riffs plutôt costauds. Un disque en grande partie instrumental où les voix des collaborateurs servent davantage d’instrument que pour livrer un texte poétique. Un album sans grande ligne directrice, mais avec beaucoup de spontanéité et de structures surprenantes. Divertissant d’un bout à l’autre et intéressant à découvrir en concert! Un must en 2012 pour moi et pour mes amis techniciens de sonorisation qui testaient leur système au son de cet album dans les différents festivals branchés!
Le choix était difficile, j’ai dû classer par nombres d’écoutes! Vous trouverez plus bas la liste complète de mon Top 20 « Groupes Anglophones Made in Canada». Je vous reviens demain avec la portion « Albums Musique Lourde ».
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Top 20 Groupes Anglophones (internationaux)