Le volet électronique du Festival d’été de Québec est maintenant terminé et plusieurs ressentiront sûrement quelques courbatures alors que le public a dansé fort dans les derniers jours à Québec.
Voici donc nos impressions sur les trois soirées qui ont été proposées.
Lundi 7 juillet – Impérial
Black Atlass – Electric Youth – Phantogram
C’est devant une salle comble que s’est présenté le duo Phantogram lundi soir du côté de l’Impérial. Cette première soirée de l’ÉlectroFEQ s’annonçait comme une douce prémice au volet électronique du festival, mais la température et l’intensité dans la place ont vite grimpé au rythme des amateurs qui semblaient assoiffés de synthés et de beats électroniques. Les sublimes Sarah Barthel (clavier, voix) et Josh Carter (guitare et voix) étaient accompagnés pour l’occasion de deux musiciens, ce qui donnait beaucoup de profondeur à leur mélodies électro-pop accrocheuses. Malgré une sonorisation parfois défaillante, le groupe aura su tirer son épingle du jeu avec un setlist bien calibré et une mise en scène efficace. Évidemment, les chansons de Phantogram ne sont pas toujours très dansantes, ce qui pouvait nous laisser croire à une certaine timidité du public, qui s’est par contre bien fait entendre dans le dernier tiers du spectacle et au moment des rappels. Gageons que le groupe sera de retour bientôt dans la Vieille Capitale! Mention honorable à Electric Youth qui avait la tâche de réchauffer le public avec leur sonorité électro-pop influencé des années 80. Le groupe torontois devrait faire paraître un premier album l’automne prochain et sera certainement à surveiller dans les prochaines années.
Mardi 8 juillet – Parc de la Francophonie
Black Tiger Sex Machine – GTA – The Crystal Method – The Bloody Beetroots
La météo était incertaine en fin d’après-midi, mais le ciel s’est finalement dégagé laissant présager une belle soirée pour le chapitre deux de l’ÉlectroFEQ. Dès les premières notes de la performance des Black Tiger Sex Machine, la foule s’est avancée vers la scène et s’est mise à sauter. Pas de doute, les festivaliers étaient prêts à fêter! Le trio de Montréalais aux masques lumineux s’est admirablement acquitté de sa mission en jouant avec la foule et balançant des pièces hautement dansantes. Le duo américain GTA s’est ensuite amené avec un cocktail musical malheureusement plus ou moins consistant avecses reprises de pièces qui dataient un peu trop (exemple éloquent : We want to party, des Vengaboys). Ce sont ensuite les pionniers de Crystal Method qui ont foulé la scène du Pigeonnier. Un duo qui a fait sa marque sur la planète Électro et qui fait danser les foules depuis plus vingt ans en visite à Québec? On aime! Les gars eux-mêmes ont semblé charmés par la beauté de la place et de cette foule rassemblée pour fêter au cœur de la ville. Scéniquement, la performance était parfois un peu décousue alors que pendant de longues minutes, l’un des deux membres filmait la scène avec son téléphone. On seserait aussi attendu à des portions « live » vu que le duo trimballait de l’équipement aux claviers, guitares et basse intégrés, mais le tout n’aura finalement pas servi, musicalement parlant. Bref, on est content de les avoir vus, mais on reste un peu sur notre appétit.
Enfin, le plat de résistance de ce soir était italien (haha!) avec les Bloody Beetroots qu’on a consommé en formule live. Disons que ceux qui étaient présents en auront pour quelques jours à se remettre de l’intensité de cette prestation qui fusionnait brillamment l’électro à la fougue du rock voire même du punk! Le leader Sir Bob Cornelius Rifo déploie sur scène une énergie rarement vue dans une performance de musique électronique et le fait que l’on retrouve de véritables instruments (batterie, claviers, guitares) joués en « live » donne un tout autre sens au spectacle. Le trio masqué a littéralement mis le feu à la place et la foule en redemandait encore, même si le cap des 23h00 était passé depuis plusieurs minutes déjà. La pluie s’est mise de la partie à la toute fin du show, de quoi rafraîchir un peu la foule et calmer les esprits. Sûrement que le spectacle des Killers sur les plaines était très bon, mais ceux qui, comme nous, avaient choisi le Parc de la Francophonie comme destination ce mardi n’ont certainement pas regretté leur décision!
Mercredi 9 juillet – Plaines d’Abraham
St Michel – Poirier Feat. Face-T – Robert Delong – Alvin Risk – The Glitch Mob – Deadmau5
Grande tête d’affiche de cette édition de l’électro FEQ, la souris star était attendue de pied ferme sur les plaines en ce milieu de semaine. Les DJs se sont succédés dès le début de la soirée, histoire de bien délier les pieds des danseurs aux looks disons… colorés. Une belle jeunesse prête à festoyer quoi! De cette période d’échauffement musical, on retiendra principalement la performance du trio californien The Glitch Mob qui a frappé très fort. Une prestation réglée au quart de tour dans un décor aux allures de film de science-fiction, des sonorités pesantes et des projections ultra rapides qui ont véritablement soulevé la foule. La table semblait mise pour une grande et longue soirée.
Quand Joel Zimmerman alias Deadmau5 s’est amené vers 22h40 avec sa mythique tête de souris, l’intensité a grimpé d’un cran et la foule était prête à sauter et danser pour encore longtemps. Mais oups, dès les premières minutes, le son manquait à la fête. Il a d’ailleurs fallu que l’artiste disparaisse quelques instants sous sa console pour corriger le tout et déployer enfin toute sa puissance sonore sur les plaines. La barre était haute après les soirées ÉlectroFEQ de Tiestö et Skrillex présentées dans les dernières années, mais le Canadien s’inscrit dans la ligue des grands du genre avec des productions étoffées d’une redoutable efficacité. Pour ce rendez-vous dans la vieille capitale, le DJ (bien qu’il n’aime pas être ainsi désigné) avait choisi de jouer avec les ambiances, passant d’atmosphères planantes aux rythmes plus lourds, ce qui lui aura peut-être fait perdre quelques fêtards au fur et à mesure que la soirée avançait. De notre côté, on a aimé et on était content d’y être, mais on doit avouer que la soirée fut moins grandiose que ce à quoi l’on pouvait s’attendre.
Mais au-delà des goûts et des comparaisons, ce que l’on retient de ces grandes soirées festives, c’est le grand plaisir de constater à quel point il y a un public pour la musique électronique à Québec et que l’ElectroFEQ, dans toute sa diversité, l’aura encore prouvé cette année!