Top 30 Musique francophone
On vous présente aujourd’hui notre liste des meilleurs albums francophones de 2024, une sélection pour laquelle on a dû se résoudre à augmenter notre top à 30 titres étant donné le choix et la grande qualité des sorties dans cette catégorie.
Le groupe ZOUZ, Klô Pelgag, Émile Proulx-Cloutier, Reno McCarthy, Le Roy, la Rose et le Lou[p] (Ariane Roy, Lou-Adriane Cassidy et Thierry Larose), Galaxie, Loïc Lafrance, Bon Enfant, Les Cowboys Fringants, Rouge Pompier, Marie-Pierre Arthur, Bibi Club, David Bujold, Vivresse, Rau_Ze, Soraï, Valence, Décorum, Audrey-Michèle, Les Dales Hawerchuk, Marie Céleste, les Français Malik Djoudi, Halo Maud, Lescop et plus! Ce sont là quelques noms qui démontrent toute la qualité et la variété des sorties dans cette catégorie. Un large éventail qui confirme que la musique francophone se porte très bien, surtout au Québec évidemment!
Vous trouverez plus bas la liste complète de notre Top 30 Albums musique francophone. De retour demain avec la portion des albums Jazz/ Blues/ World/Funk
⇓
#1 – ZOUZ – Jours de cendre
Origine : Canada
Genre : rock / Noise rock
Sortie : 24 octobre

♥
On aime : L’énergie brute de chaque pièce, les refrains accrocheurs, les guitares fuzzées qui se mélangent aux lignes de basses ravageuses omniprésentes et aux nappes nappes de synthés subtiles, les explorations sonores ingénieuses, la poésie ambitieuse qui capte l’attention dès la première écoute et cette fascinante facçon de mêler la beauté brute du son et une poésie profonde qui résonne bien après l’écoute. Jours de cendre, le deuxième album de ZOUZ, est une œuvre où l’intensité émotionnelle et la recherche sonore se rencontrent de manière saisissante. Dès les premières notes, l’album nous plonge dans un univers à la fois mélancolique et lumineux, où les thèmes du temps, de la fragilité et de la quête de sens s’entrelacent avec une grâce touchante. Le premier point fort du disque réside dans sa production, à la fois organique et résolument moderne. Les arrangements, subtils mais puissants, créent un espace sonore vaste et intime à la fois. Les guitares d’une grande expressivité, côtoient des touches électroniques dissonantes qui apportent une dimension presque onirique à chaque morceau. Les rythmes soutenus, laissent une place de choix aux atmosphères et aux mélodies, créant une tension qui traverse tout le disque. Les textes de ZOUZ sont également un atout majeur. Loin d’être simplement poétiques, ils sont introspectifs et viscéraux, capturant des instants de doute et de lumière avec une grande finesse. La voix, tantôt douce, tantôt empreinte d’une certaine gravité, incarne parfaitement cette recherche intérieure, oscillant entre la fragilité et la force. La manière dont les paroles s’entrelacent avec les arrangements musicaux crée une harmonie parfaite qui ne laisse pas indifférent. En outre, l’album bénéficie d’une grande cohérence artistique. Chaque morceau, bien que distinct dans son atmosphère et son traitement sonore, semble à la fois un prolongement de l’autre et une exploration différente d’un même univers. Jours de cendre se savoure d’un bout à l’autre, offrant une expérience d’écoute immersive qui ne se contente pas de séduire l’oreille mais capte aussi l’imaginaire. La chanson « J’y suis jamais « , par exemple, avec son jeu de guitare complexe et sa ligne de basse envoûtante, est un bel exemple de cette alchimie réussie entre texte et musique. Enfin, ce disque se distingue par sa capacité à toucher une variété d’émotions. De la douceur mélancolique de « L’As de la coupe » à la puissance presque cathartique de « Rana » ou « Messie« , ZOUZ navigue entre des moments de calme introspectif et des éclats de rage contagieux, créant ainsi une dynamique à la fois fragile et explosive. En somme, Jours de cendre est un album qui parvient à combiner une richesse sonore impressionnante avec des textes profonds, le tout porté par une émotion palpable. C’est un disque qui s’écoute à plusieurs niveaux et qui, à chaque nouvelle écoute, révèle encore un peu plus de sa complexité et de sa beauté. Un véritable coup de cœur.
Top titres : Messie, Une main lave l’autre, Sobre, Profiteur, Jours de cendre, J’y suis jamais…
Recommandé si vous appréciez : Malajube, Fuudge, Galaxie, Primus, Karkwa, Feu! Chatterton, Zen Bamboo, Psychedelic Porn Crumpets, King Gizzard & the Lizard Wizard, Thee Oh Sees, Klaxons, MUTEMATH,,…
∴
#2 – Klô Pelgag – Abracadabra
Origine : Canada
Genre : Pop / Chanson
Sortie : 11 octobre

♥
On aime : L’esthétique sonore des pièces, les textes touchants, les riches arrangements de cordes et de claviers enrobants, la voix aussi douce que puissante de la chanteuse et son aisance à transporter l’auditeur dans un univers foisonnant, à la fois surréaliste et terriblement humain. Abracadabra, le dernier opus de Klô Pelgag, est un voyage sonore où l’imaginaire et la réalité se confondent, où chaque chanson est une incantation, une sorte de sortilège qui nous envoûte par sa poésie, sa musicalité et sa richesse émotionnelle. L’album est à la fois surprenant et familier, oscillant entre les accents théâtraux et la tendresse, le tout porté par une créativité débordante. Le premier point fort de Abracadabra réside dans la voix unique de Klô Pelgag, qui, sur ce disque, semble s’épanouir pleinement. Sa voix cristalline, capable de passer de la douceur la plus intime à la puissance la plus éclatante, est l’instrument principal de l’album. Elle transporte chaque morceau, lui conférant une profondeur et une texture particulières. Les mélodies, qu’elles soient plus introspectives ou épiques, sont magnifiées par sa prestation vocale, qui n’hésite pas à explorer des nuances audacieuses. L’articulation subtile entre fragilité et force dans sa voix fait de chaque chanson une expérience sensorielle riche et nuancée. L’autre point fort du disque, c’est son côté orchestral et la richesse de ses arrangements. Klô Pelgag a toujours su jouer avec les textures et les atmosphères, et Abracadabra ne déroge pas à la règle. L’album est habillé de multiples couches sonores, où les cordes, les percussions et les claviers s’entrelacent avec une précision remarquable. Les compositions sont audacieuses, souvent oniriques, et créent un paysage sonore d’une grande richesse, qui évolue au fil des morceaux. Cette diversité sonore permet de passer d’un titre à l’autre sans jamais se lasser, tant chaque chanson possède sa propre identité tout en restant profondément ancrée dans l’univers de la chanteuse. Les textes, comme à son habitude, sont l’un des piliers de l’album. Klô Pelgag y mêle poésie, métaphores et références, créant des récits aussi mystérieux que captivants. Son écriture, souvent fantaisiste mais toujours ancrée dans le réel, invite l’auditeur à une réflexion sur le monde qui l’entoure, tout en explorant des thèmes universels tels que l’amour, la quête de soi et les aléas de la vie. Un autre point fort indéniable de Abracadabra est l’habilité de Klô Pelgag à osciller entre moments d’intensité émotionnelle et instants de légèreté. L’album, tout en étant profond et parfois introspectif, sait aussi se montrer ludique et espiègle. Des morceaux comme « Pythagore » ou « Les puits de lumière » prennent le temps de se déployer lentement, comme des paysages sonores qui se révèlent peu à peu, tandis que des titres plus légers, comme » Le goût des mangues « , apportent une respiration bienvenue, sans perdre la force poétique qui caractérise l’ensemble du projet. Enfin, la production de Abracadabra mérite une mention particulière. Le travail sonore, mené avec finesse et inventivité, révèle toute la richesse de l’album, avec des arrangements parfois presque cinématographiques. Chaque instrument semble avoir une place précise, chaque effet sonore est calculé pour ajouter une texture, une sensation supplémentaire à l’écoute. L’album se révèle d’autant plus captivant à chaque nouvelle écoute, où l’on découvre toujours de nouvelles nuances, de nouvelles subtilités. En somme, Abracadabra est un album fascinant, audacieux et incroyablement réussi. Klô Pelgag y déploie toute sa palette artistique avec une liberté totale, sans jamais sacrifier la cohérence de son projet. L’album est un terrain d’expérimentation où la poésie se mêle à la musique de manière magistrale, créant un tout riche et vibrant, à la fois ludique et profond. C’est un disque qui invite à la rêverie tout en nous ancrant fermement dans nos réalités les plus humaines. Un vrai enchantement.
Top titres : Libre, Pythagore, Deux jours et deux nuits, Les puits de lumière, Le goût des mangues…
Recommandé si vous appréciez: Ingrid St-Pierre, Patrick Watson, Diane Dufresne, Fanny Bloom, Monogranade…
∴
#3 – Émile Proulx-Cloutier – Ma main au feu Actes I-II-III
Origine : Canada
Genre : Chanson / Indie pop / Pop orchestrale
Sortie : 3 mai

♥
On aime : Les textes éloquents, la voix assumée et émouvante, les envolées orchestrales et pianistiques, la section de cuivre efficace et la capacité de l’ensemble des pièces à capturer l’essence même de l’émotion humaine, avec une finesse rare et une inventivité musicale qui ne cessent d’étonner. Ma main au feu Actes I-II-III d’Émile Proulx-Cloutier est un album ambitieux, un véritable triptyque où le chanteur et compositeur québécois plonge l’auditeur dans un univers sonore aussi riche que complexe. À travers ces trois « actes », il explore des thèmes de la vie, de l’amour, de la perte et de la quête de soi avec une profondeur et une sincérité poignante. Le premier point fort de cet album est la voix d’Émile Proulx-Cloutier, véritable moteur de cette œuvre. Sa voix, tour à tour douce, grave, parfois habitée de douleur ou d’une intensité brutale, est l’un des éléments clés du disque. Il n’hésite jamais à se livrer totalement dans ses interprétations, passant d’une douceur à des éclats de puissance émotionnelle. Cette variété de textures vocales permet de rendre chaque morceau profondément vivant, comme si chaque chanson était une scène de théâtre, riche en nuances et en émotion. Le travail sur les arrangements musicaux est également un point fort majeur de Ma main au feu Actes I-II-III. L’album est un véritable festival de textures sonores, où Émile Proulx-Cloutier joue avec une palette d’instruments et de styles allant de la musique classique à des sonorités plus modernes. Les orchestrations sont à la fois soignées et audacieuses, apportant une dimension théâtrale qui accentue la portée émotionnelle de chaque morceau. L’usage subtil du piano, de percussions et d’une section de cuivres musclée crée une atmosphère unique, capable de nous transporter d’un univers intime et minimaliste à des paysages sonores plus vastes et envahissants. Un autre point fort de Ma main au feu Actes I-II-III réside dans la construction narrative de l’album. Comme son titre l’indique, l’album est conçu en trois actes, qui s’enchaînent de manière fluide, mais aussi avec une intention dramaturgique forte. Chaque acte semble avoir son propre ton, ses propres couleurs émotionnelles et ses propres questionnements. Le premier acte, dévoile des pièces à la fois vives, franches et frontales, autant en puissance qu’en fragilité alors que le second, dans une approche libre, colorée et éclatée, laisse poindre des touches de fantaisie et d’humour baveux. Le troisième acte, propose quant à lui des pièces plus intimistes où introspection, douleurs et joies s’entremêlent et se tourne vers la rédemption et la quête de lumière, offrant un certain apaisement après la tension des premiers actes. Cette progression dramaturgique confère à l’album une profondeur qui s’apprécie d’autant plus lorsqu’on écoute Ma main au feu Actes I-II-III dans son intégralité. Les paroles, signées par Émile Proulx-Cloutier lui-même, sont un autre pilier du disque. L’écriture est à la fois poétique et brute, pleine de métaphores percutantes et de réflexions intimes. La façon dont l’artiste jongle avec les mots, leur rythme et leur musicalité, est impressionnante. Les textes abordent des thèmes universels avec une sensibilité rare, et sont parfois teintés d’une mélancolie douce-amère qui résonne avec force. Enfin, un autre atout majeur de Actes I-II-III est la production soignée qui met en valeur l’ampleur de l’œuvre sans jamais alourdir les morceaux. Le travail de production permet à chaque instrument, chaque nuance vocale, de trouver sa place dans un ensemble cohérent. L’album se distingue par un équilibre parfait entre des moments de grande introspection et des instants plus épiques, où la musique prend toute son ampleur. C’est un album qui se découvre et se redécouvre, offrant à chaque écoute une nouvelle couche de sens ou de détails à apprécier. En somme, Ma main au feu Actes I-II-III est une œuvre ambitieuse et magistralement réussie, où Émile Proulx-Cloutier démontre toute l’étendue de son talent de compositeur, d’interprète et de poète. À travers ses trois actes, il parvient à nous offrir une expérience musicale complète, à la fois intime et épique, profonde et émouvante. C’est un disque qui résonne longtemps après l’écoute, un album à la fois théâtral, musical et humain, qui nous invite à explorer la condition humaine sous toutes ses facettes. Un véritable chef-d’œuvre.
Top titres : Burn out, Besoin de bras, L’Horizon, Ton air blasé, Craquer les cœurs, Tout ce que t’es, Ma tête mal faite, Nocturne…
Recommandé si vous appréciez : Yann Perreau, Fred Pellerin, David Goudreault, Pierre Lapointe, Richard Desjardins, Antoine Gratton, Catherine Major, …
∴
#4 – Ariane Roy, Lou-Adriane Cassidy et Thierry Larose – Le Roy, la Rose et le Lou[p] (Live)
Origine : Canada
Genre : Rock / Pop / indie pop / Folk
Sortie : 31 mai

On aime : les mélodies joyeuses, le mélange d’émotions qui passe de pièces rythmées à plusieurs moments beaucoup plus calmes et la magie qui opère dès les premières secondes, lorsque trois voix exceptionnelles s’unissent et donnent vie à un univers musical aussi riche que nuancé. Le Roy, la Rose et le Lou[p] (Live) est un enregistrement en concert qui capte l’intimité d’un moment unique tout en dévoilant la puissance et la cohésion d’un trio d’artistes d’exception : Ariane Roy, Lou-Adriane Cassidy et Thierry Larose. Ce live, empreint de fraîcheur et de complicité, se distingue par sa capacité à transposer l’énergie d’une scène à l’écoute intime du disque, nous plongeant dans une atmosphère chaleureuse et vibrante. Le premier point fort de cet album réside sans conteste dans l’alchimie qui existe entre les trois artistes. Chaque chanson semble être le fruit d’une rencontre parfaitement orchestrée, où les voix se croisent et se répondent avec une telle fluidité qu’elles semblent ne faire qu’une. Leurs harmonies, parfois aériennes, parfois plus puissantes, créent un équilibre subtil entre légèreté et profondeur. Que ce soit dans les moments les plus doux ou dans les explosions de puissance émotionnelle, le trio parvient à offrir une prestation d’une grande cohérence, où chaque interprétation est à la fois unique et complémentaire. La richesse des arrangements acoustiques est également un point fort majeur du disque. Sur scène, les instruments principalement la guitare de Thierry Larose et les claviers sont utilisés avec une grande finesse. Ils soutiennent les voix sans jamais prendre le dessus, mais leur présence est indéniablement essentielle à l’atmosphère générale de l’album. La sonorité épurée de cet accompagnement, alternant entre douceur et légèreté, crée un écrin idéal pour les voix des deux chanteuses, tout en permettant à Thierry Larose de s’illustrer avec des moments de guitare subtilement intégrés aux compositions. Le choix des chansons, bien que puisé dans l’univers de chaque artiste, fonctionne à merveille en tant que concert commun. Les morceaux se suivent avec fluidité, naviguant entre des instants de poésie intense et des passages plus rythmés où la tension monte lentement avant de se libérer dans un éclat de voix. Par exemple, » La pluie ne tombe jamais sur toi, » – un moment particulièrement fort de l’album – est un véritable tour de force vocal, où l’énergie des voix s’élève en crescendo, soutenue par un jeu de guitare presque hypnotique. Réalisé par Alexandre Martel, mixé par David Boulet-Tremblay et sonorisé en spectacle par l’excellent Daniel Deschênes, le disque offre une qualité sonore vraiment parfaite pour un album en concert. Le fait que l’album soit un enregistrement live confère également à ce disque une atmosphère authentique et brute, qui témoigne de la spontanéité et de l’improvisation présentes sur scène. Les petites imperfections, les bruits de la salle, et l’émotion palpable des artistes transparaissent tout au long du disque, renforçant cette sensation de proximité avec le public. Ce côté « live » permet d’apprécier toute la richesse de l’interprétation, dans ce qu’elle a de plus humain et sincère. En plus des trois étoiles et d’Alexandre (Guitare électrique, 12 cordes acoustique, basse, voix), l’album met en vedette Pierre-Emmanuel Beaudoin, Sam Beaulé, Vincent Gagnon, Odile Marmet-Rochefort, Charles-Antoine Olivier et Dominique Plante. Un collectif de musicien et une équipe qu’on pourrait qualifier de techniquement parfaite! Chaque chanson de l’album Le Roy, la Rose et le Lou[p] semble être une facette d’un récit mythologique qu’ils tissent ensemble, plongeant l’auditeur dans un univers onirique et narratif, où les figures et symboles deviennent autant de clés pour comprendre la profondeur de leurs compositions. En somme, l’album est une véritable immersion dans l’univers musical d’Ariane Roy, Lou-Adriane Cassidy et Thierry Larose, un album qui séduit par la complicité évidente entre les artistes, par la richesse de ses arrangements acoustiques et par la beauté brute de l’enregistrement live. C’est un disque qui capture l’essence même de la scène, offrant à l’auditeur une expérience de concert intime et inoubliable. Un beau voyage musical où chaque chanson fait écho à l’autre, et où les voix et instruments se fondent pour créer un moment de pure magie.
Top titres : La pluie ne tombe jamais sur toi, Si je rampe, Ça va ça va, Oui le serpent nous guette, Le Roy, la Rose et le Lou[p]…
Recommandé si vous appréciez :, Klô Pelgag, Lydia Képinski, Marie-Pierre Arthur, Louis-Jean Cormier, Evelyne Brochu, Rosie Valland…
∴
#5 – Reno McCarthy – Déjà
Origine : Canada
Genre : Rock / Indie pop / Alt-rock
Sortie : 11 octobre

♥
On aime : L’esthétique sonore des pièces, les progressions d’accords accrocheuses, les textes bien ficelés, les rythmes de batterie soutenus, les arrangements très texturés et enrobants, la production lumineuse et nette inspirée de la musique électronique et son talent à fusionner des influences pop, rock et folk avec une émotion brute et une sincérité palpable. Déjà, le troisième album et premier en français pour le talentueux réalisateur et multi-instrumentiste Reno McCarthy, est une exploration musicale profonde et introspective, où chaque morceau semble être un instant capturé dans son état le plus pur. Le chanteur et compositeur québécois nous offre ici une œuvre qui, tout en étant ancrée dans la simplicité des arrangements, déploie une richesse émotionnelle et sonore impressionnante. Le premier point fort de cet album est indéniablement la voix de Reno McCarthy. À la fois douce et puissante, sa voix se distingue par une chaleur et une profondeur qui parviennent à toucher l’auditeur au cœur. Il réussit à transmettre une multitude de sentiments – du doute à l’espoir, de la mélancolie à la révolte – avec une facilité déconcertante, donnant à chaque chanson une véritable dimension humaine. Son interprétation est sans fard, portée par une vérité brute qui fait de chaque écoute une expérience intime et personnelle. La chanson « Ce qu’on aura » en est un parfait exemple, où la voix de McCarthy se fait tantôt fragile, tantôt pleine de résonance, capturant toute la dualité des émotions qu’il cherche à exprimer. L’un des autres grands points forts de Déjà réside dans ses arrangements musicaux subtils mais puissants. Reno McCarthy a su s’entourer d’instruments qui mettent en valeur l’intensité de ses compositions sans jamais les étouffer. L’album navigue habilement entre des moments de pure simplicité, comme des guitares acoustiques et des percussions légères, et des passages plus orageux, où la batterie et les claviers viennent apporter de l’ampleur et de la profondeur. Cette diversité d’arrangements, tout en restant cohérente, permet à chaque morceau d’évoluer, de se transformer et d’évoluer, maintenant ainsi une tension musicale tout au long de l’album. Les textes, écrits par Reno McCarthy lui-même, sont également un atout majeur de l’album. Ce dernier a cette capacité unique à tordre des phrases simples pour en faire des réflexions poignantes sur le temps, l’amour et des sujets très difficiles comme la mort, la violence et la désillusion. L’album est traversé par une poésie subtile, souvent empreinte de mélancolie, mais aussi d’une forme de résilience. Malgré sa plume volontairement cryptique, les paroles de l’artiste touchent droit au cœur, comme si l’indicible se dégageait plus aisément dans la pénombre. Les mots ne sont pas seulement des vecteurs d’histoire, mais bien des instruments qui viennent renforcer l’aspect émotionnel de la musique.L’un des autres grands mérites de Déjà est la façon dont Reno McCarthy réussit à jouer avec les atmosphères. Chaque chanson a sa propre texture, allant des morceaux presque dépouillés de tout artifice à des pièces plus riches et arrangées avec une grande précision. La diversité des ambiances musicales, qui alternent entre calme et tension, permet à l’album d’être aussi introspectif que vibrant. Enfin, la production de Déjà mérite une mention spéciale. Le travail sonore est à la fois élégant et délicat, où chaque élément a sa place sans jamais voler la vedette à l’émotion centrale du morceau. La production reste claire et aérée, permettant à chaque instrument, chaque note, de respirer et de se déployer à son propre rythme. Il en résulte un album qui semble à la fois épuré et riche, où la simplicité apparente cache une grande complexité sous-jacente. En somme, Déjà est un album qui se distingue par sa sincérité et sa capacité à toucher l’auditeur de manière profonde et directe. Reno McCarthy y déploie son talent de compositeur et d’interprète avec une grande finesse, offrant une œuvre où les émotions sont palpables et les arrangements musicaux parfaitement maîtrisés. C’est un disque qui se savoure lentement, morceau après morceau, révélant toujours un peu plus de sa richesse à chaque écoute. Un beau témoignage de la puissance de la musique, capable de transmettre ce que les mots seuls ne sauraient exprimer. Un album d’une grande beauté.
Top titres : Grande roue, sauf, Aimant, Ce qu’on aura, Arène, Qu’est-ce que tu voulais de moi…
Recommandé si vous appréciez : Jimmy Hunt, Patrick Watson, Louis-Jean Cormier, Jesse MacCormack, Marie-Pierre Arthur, Patrice Michaud…
∴
Voici les positions 6 à 30 de notre palmarès des meilleurs albums de 2024 – Musique francophone:
∴
Autres mentions honorables:
→
Etienne Dufresne – Fait des efforts
Totalement Sublime – Albédo
Beyries – Du feu dans les lilas
Pomme – Saisons (éd. intégrale)
Émile Bourgault – Tant mieux
Corridor – Mimi
Caravane – IV
P’tit Belliveau – P’tit Belliveau
Sandra Contour – J’ai pas d’visite
Juniore – Trois, Deux, Un
Yseult – Mental
Dany Placard – Avoir Su
Tire le Coyote – Dynastie
Héritières – Héritières
Daran – Grand Hôtel Apocalypse
Chou – Blanc
Rosier – Elle veille encore
Rick et les Bons Moments – Testament
Philippe Katerine – Zouzou
⋅
Aussi disponible dans la grande revue de l’année 2024 :
⊕
Les meilleurs albums de Noël de 2024
Les meilleurs albums de 2024 – Artistes féminines anglophones
Les meilleurs albums de 2024 – Artistes masculins anglophones
Les meilleurs albums de 2024 – Groupes anglophones (Internationaux)
Les meilleurs albums de 2024 – Groupes anglophones (Made in Canada)
Les meilleurs albums de 2024 – Musique lourde (Hard Rock, Métal, Punk…)
⋅
À venir dans les prochains jours dans la série des #LesTops2024 :
⇓
Les meilleurs albums de 2024 – Jazz / World / Instrumental et autres langues (22 DÉCEMBRE)
Les meilleures sorties vidéo de 2024 (23 DÉCEMBRE)
Les meilleurs albums de 2024 – Hip-Hop Francophone (26 DÉCEMBRE)
Les meilleurs albums de 2024 – Hip-Hop Anglophone (27 DÉCEMBRE)
Les meilleurs albums de 2024 – Musique électronique (downtempo, electro, techno…) (28 décembre)