Les meilleurs albums de 2023 – Artistes féminines anglophones

∴

TOP 20 – Artistes féminines anglophones

On poursuit aujourd’hui la grande récapitulation musicale de l’année 2023 avec la catégorie des « Chanteuses anglophones ». On parle encore beaucoup de parité et de la présence des filles dans le paysage musical, mais ici sur caissedeson.com, on vous confirme que ce n’est vraiment pas le choix qui manque dans cette catégorie qui regorge d’excellents disques depuis quelques années. En fait, on aurait même pu faire un top 40 tellement il y avait de sorties remarquables dans cette catégorie ce qui n’est pas du tout le cas pour les chanteurs anglophones qu’on analysera dans notre palmarès de demain.

Alors une autre excellente année sur disque pour les dames de la musique en 2023 avec les albums de PJ Harvey, Blondshell, Underscores, Caroline Rose, Mitski, RAYE, Caroline Polachek, Bully, Lana Del Rey, Arlo Parks, Susanne Sundfor, Billy Nomates, Julie Byrne, les canadiennes Charlotte Cardin, Helena Deland, Gabrielle Shonk, Feist, Dominique Fils-Aimé, MUNYA, Goodbye Karelle et plus!

Voici notre Top 20 des albums féminins anglophones :

∴

#1 – PJ Harvey – I Inside the Old Year Dying

Origine : Royaume-Uni

Genre : Art Rock / Indie Folk / Post-Rock

Sortie : 7 juillet

On aime : Les compositions souvent poignantes qui dans la puissance réussissent à dégager une intimité personnelle, les paroles réfléchies, méditatives et touchantes, la voix pure au service de l’émotion et une réalisation qui équilibre habilement une obscurité sonore avec la lumière derrières chacune des chansons. Le dixième album studio de PJ Harvey, marque sa première sortie en sept ans, après l’album « The Hope Six Demolition Project ». Sur cet album, enregistré avec ses collaborateurs créatifs de longue date John Parish et Flood, PJ Harvey construit un univers sonore situé en quelque sorte dans un espace entre les opposés de la vie et entre l’histoire récente et le passé ancien. Parsemées d’images bibliques et de références à Shakespeare, toutes ces distinctions finissent par se dissoudre en quelque chose de profondément édifiant et rédempteur. I Inside the Old Year Dying se situe à l’opposé du spectre musical de Harvey par rapport au garage rock musclé et aux chœurs massifs de son prédécesseur. La batterie et la voix d’Harvey sont très présents : la première a été enregistrée sans réverbération, ce qui donne l’impression qu’elle joue directement devant vous ; la voix non corrigée par une tonne d’effets donne un sentiment d’instantanéité d’une première prise. Tout le reste flotte quelque part à mi-distance, une masse vaporeuse de guitare acoustique jouée avec les doigts, des scintillements et des rafales de feedback, un trombone et un synthétiseur dans lesquels les instruments individuels sont souvent difficiles à distinguer. C’est touchant, c’est puissant dans son intimité et c’est sans aucun doute l’album féminin que j’ai le plus écouté et fredonné en 2023. Une grande artiste qui traverse le temps!

Top titres : I Inside the Old Year Dying, Lwonesome Tonight, The Nether-edge, I Inside the Old I Dying, A Child’s Question, August…

Recommandé si vous appréciez : Anna Calvi, Patti Smith, Courtney Barnett, Joni Mitchell, The National, Angel Olsen, Mitski, Cat Power, Sharon Van Etten…

∴

#2 – Blondshell – Blondshell

Origine : États-Unis

Genre : Indie Rock, Rock Alternatif, Indie Pop

Sortie : 7 avril

On aime : L’énergie des pièces rock alternatives qui font parfois un clin d’œil à la Britpop et au grunge des années 90, les mélodies brillantes et cristallines, les refrains explosifs et les paroles mordantes qui se dévoilent sur des pièces parfois silencieuses ou souvent bruyantes. Avec ce premier album, la jeune chanteuse de 25 ans Sabrina Teitelbaum, originaire de New York mais désormais résidente de Los Angeles, a commencé à explorer de nouveaux territoires sonores, laissant derrière elle son ancien projet pop et adoptant un son plus sombre et plus brut et c’était vraiment une bonne idée! S’ouvrant sur des réflexions intenses et se terminant par une introspection calme, les débuts de Blondshell sont autant thérapeutiques qu’un disque de rock alternatif euphorique. Confrontant les traumatismes, cherchant la guérison et promouvant l’estime de soi grâce à son lyrisme bien ficelé, elle a créé une œuvre audacieuse, passionnante et non filtrée, alors qu’elle navigue dans les hauts et les bas de sa vie jusqu’à présent. Pour une première offrande, c’est clairement réussi!

Top titres : Veronica Mars, Olympus, Sepsis, Tarmac, Kiss City…

Recommandé si vous appréciez : PJ Harvey, Hole, Wolf Alice, boygenius, The Smashing Pumpkins…

∴

#3 – Underscores – Wallsocket

Origine : États-Unis

Genre : Indie Rock / Hyperpop / Garage punk / Indietronica / Electropop

Sortie : 22 septembre

On aime : Le mélange des pièces souvent énergisantes et parfois introspectives, les riffs de guitare décapants, les structures rythmiques déstabilisantes, la réalisation originale et très éclatée et la capacité remarquable de cette compositrice à construire de bonnes mélodies. Cet album concept « Wallsocket », tourne autour d’une ville au Michigan qui n’existe pas. Une ville dont les histoires des habitants sont racontées à travers une narration théâtrale à la première personne et où Underscores n’est rien de plus qu’un rôdeur, prenant des notes sur les habitants de la ville et écrivant des chansons de leur point de vue. Wallsocket est certainement l’un des albums les plus hétérogènes de l’année passant rapidement d’une ambiance à l’autre sans avertissement, mais c’est aussi l’œuvre d’une artiste fonctionnant entièrement et brillamment selon ses propres conditions.

Chaque détail est bien pensé et chaque émotion est entièrement transmise à travers un ensemble varié de sons et de styles d’écriture. Des pièces hyper accrocheuses et une variété de sonorités qui captent intensément notre attention. On ne ne se lasse pas de l’écouter sur repeat!

Top titres : Cops and Robbers, Locals (Girls Like Us), Geez Louise, Johnny Johnny Johnny, Old money bitch…

Recommandé si vous appréciez : Charli XCX, Metric, 100 gecs, Laura Les, Dylan Brady, Yeule, St. Vincent…

∴

#4 – Caroline Rose – The Art of Forgetting

Origine : États-Unis

Genre : Art Pop / Indie Rock

Sortie : 24 mars

On aime : Les paysages sonores teintés de synthés oniriques, d’arrangements vocaux accrocheurs, d’instruments à cordes, de chœurs grégoriens autotunés, d’instruments acoustiques et électronniques et les paroles chargées de chagrins, de désirs insatisfaits et de rêves nostalgiques, mais aussi de triomphes inattendus. Alors que son précédent disque Superstar présentait la chanteuse comme une popstar, The Art of Forgetting laisse tomber tous les artifices ou la satire ironique, brossant un portrait de Rose dans sa forme la plus vulnérable et la plus réfléchie. Avec ce nouvel album, Caroline Rose présente le type d’honnêteté confessionnelle dont nous n’avions eu qu’un aperçu dans son œuvre. À la suite d’une rupture difficile, iel a entamé une profonde réflexion sur soi-même, déterrant sans le savoir des expériences d’enfance enfouies depuis longtemps. Bien sûr, son humour impétueux surgit à l’improviste au milieu des thèmes du regret et du chagrin, de la perte et du changement, de la honte et de l’inévitabilité de la douleur. Alors que certaines chansons dérivent simplement avec l’efficacité mélodique qui se fond dans l’arrière-plan, un plus grand nombre d’entre elles séduisent par un sentiment de curiosité et des mouvements expérimentaux qui captent l’attention. Étrange et beau à la fois!

Top titres : Miami, Tell Me What You Want, Love / Lover / Friend, Everywhere I Go I Bring the Rain, The Kiss…

Recommandé si vous appréciez : Perfume Genius, Julia Jacklin, Indigo De Souza, Angel Olsen, Courtney Barnett, Sharon Van Etten…

∴

#5 – Charlotte Cardin – 99 Nights

Origine : Canada

Genre : Pop / Indie Pop / Soul

Sortie : 25 août

On aime : Les pièces toujours aussi chaleureuses, la voix envoûtante et rauque de Cardin, les lignes de basse efficaces, la qualité et l’originalité des mélodies, les sons de guitares et de claviers bien dosés, les rythmes de batteries soutenus et la variété de styles musicaux qui composent l’album. L’auteure-compositrice-interprète se fait un nom sur la scène musicale canadienne depuis 2013, alors qu’elle était finaliste de la première saison de La Voix qu’elle n’a heureusement pas gagné selon ses propres dires. Après quelques singles à succès, Cardin a sorti Phoenix, son premier album complet, en 2021 (lire la critique ici), ce qui lui a valu six nominations aux Juno et la suite on la connaît : Charlotte Cardin est maintenant une fière représentante de la musique canadienne se produisant un peu partout sur la planète. Intitulé 99 Nights, l’album doit son nom au nombre approximatif de nuits d’été pendant lesquelles elle a écrit l’album – une période où elle se questionnait personnellement et cherchait du réconfort dans son écriture de chansons. Clairement, cette période aura été bénéfique pour la chanteuse car le fruit de ses réflexions résulte en un disque sophistiqué, honnête et délicat qui regorge de détails sonores et d’émotions brutes qui devraient inciter les auditeurs à revenir encore et encore. Difficile de ne pas aimer cette Charlotte!

Top titres : Puppy, Looping, Confetti, Jim Carrey, 99 Nights…

Recommandé si vous appréciez : Celeste, Her, Arlo Parks, Cœur de Pirate, Lorde, Aaron, Freya Ridings, Milk & Bone, Lana Del Rey…