Il y a de ces rendez-vous musicaux qu’on attend pendant des années. De ces artistes que l’on sait d’avance qu’ils nous feront vivre un grand moment. Pour plusieurs personnes présentes sur les plaines samedi, les Foo Fighters, c’était ça. L’organisation du FEQ réalisait le souhait de milliers de fans en présentant le groupe qui était demandé massivement depuis quelques années. Les mélomanes étaient prêts, la date du 11 juillet était marquée d’un X sur leur calendrier et pour rien au monde, ils auraient voulu manquer cette soirée.
Mais il semble que ce n’était pas notre destin de voir les Foo Fighters à Québec samedi soir. On avait déjà eu un indice que le karma n’était pas favorable il y a quelques semaines, lorsque Dave Grohl s’est cassé la jambe et que la formation a dû prendre une pause de tournée. Ce qui n’a pas empêché le groupe de remonter sur scène au début juillet et de se rendre dans la capitale pour livrer son spectacle. C’est plutôt la météo qui a eu raison de la soirée alors qu’une pluie d’une rare intensité s’est abattue sur la foule dès les premières minutes du concert, ce qui n’a pas refroidi l’ardeur des fans pour autant.
On aura eu droit à 22 minutes de spectacle, soit 4 chansons (Everlong, Monkey Wrench, Learn To Fly et Something From Nothing). Une mise en bouche musicale qui laissait présager de grandes choses. Du haut de son trône, Dave Grohl était en grande forme et n’entendait pas se laisser arrêter par la pluie qui commençait à inonder la scène ni les éclairs qui déchiraient le ciel. Mais quelques minutes plus tard, il a dû se rendre à l’évidence : poursuivre le concert n’était pas sécuritaire. Le groupe a donc annoncé qu’il prenait une pause. La foule a commencé à quitter le site alors que plusieurs courageux sont demeurés sur place, mais après trente minutes, le verdict est finalement tombé : le spectacle était annulé.
C’est trempés (vraiment trempés!) et déçus que les spectateurs sont rentrés à la maison alors que la pluie, le vent et la foudre ont continué de s’éclater, confirmant qu’il était quand même plus sage d’avoir mis un terme à la prestation. Sur Twitter, le groupe a laissé entendre qu’il sera de retour et le directeur général du Festival d’été a aussi utilisé l’expression « à la prochaine fois ». Aucun doute que les deux partis souhaitent remettre ce rendez-vous manqué, reste à voir où et quand cela pourra se concrétiser.
En première partie, le duo britannique Royal Blood avait mis la table de très belle façon. Tous ceux qui y étaient pourront le confirmer : ils ne sont que deux, mais ne font pas moins de bruit pour autant. Le mélange basse distorsionée et batterie sert à merveille le groupe qui livre un rock lourd et mordant, comme l’aime le public de Québec. Le chanteur/bassiste Mike Kerr a d’ailleurs mentionné que l’auditoire des plaines était la plus grande foule devant laquelle ils ont performé. Une première partie exemplaire qui a sûrement permis au groupe de gagner plusieurs nouveaux fans.
Voici quelques photos de leur prestation.
Retour sur les jours 1 et 2
Vendredi : Conquête country
D’emblée, soyons honnêtes, le country n’est pas vraiment notre tasse de thé. C’est donc en se faisant un peu tirer l’oreille que nous nous sommes rendus constater l’ampleur du phénomène Keith Urban vendredi soir. Sur la Grande-Allée, les chapeaux Stetson étaient en vedette alors que la foule, fort nombreuse, convergeait vers les plaines pour entendre la mégastar australienne qui en était à sa première visite québécois. Et il faut l’admettre, l’artiste a livré une performance impeccable. Guitariste accompli, performeur authentique, c’est sa musique comme sa générosité sur scène qui ont séduit ceux qui y étaient. Au terme du spectacle, la réponse du public à cette première soirée country au FEQ était évidente : proposition acceptée.
Jeudi : Marathon électro
Histoire de débuter les festivités en force, c’était l’ÉlectroFEQ qui partait le bal cette année sur les plaines d’Abraham. Les rythmes percutants et les basses vibrantes ont commencé à se faire entendre dès la fin de l’après-midi jeudi pour ce marathon musical qui mettait en vedette près d’une dizaine d’artistes de la tournée Full Flex Express Tour. En tête d’affiche, le duo Jack Ü, composé des réputés Skrillex et Diplo, a vraiment su donner son sens à la fête. Leur arrivée sur des Segway en brandissant des drapeaux en compagnie de la chanteuse Kiesza et de ses danseuses annonçait la couleur de leur prestation. Passant des tables tournantes au devant de la scène et escaladant à plusieurs reprises le DJBooth, l’énergie et l’enthousiasme évidents du tandem ont soulevé la foule. Les deux talentueux producteurs ont livré des pièces rythmées aux sonorités dubstep bien senties accompagnées de projections visuelles ludiques et ultragraphiques. Juste avant eux, le duo torontois Zeds Dead a livré une performance disons moins convaincante. Le rythme y était, mais la foule ne suivait pas assidûment les variations électro des deux protagonistes qui ont livré une prestation moins énergique que les autres artistes de la soirée. Preuve que la taille de la scène et le déploiement technique imposant ne font pas tout, il faut quand même que les artistes y mettent aussi un peu de leur magie.
Après quatre éditions réussies, l’ÉlectroFEQ est en voie de devenir un incontournable pour le FEQ. Le public répond toujours présent à cette invitation à la fête et embarque dans les différentes déclinaisons électroniques qui ont été proposées au fil des dernières années. Si on a droit à un souhait pour l’an prochain, on miserait sur une performance impliquant plus de « live ». Les Prodigy ou Chemical Brothers de ce monde sauraient sans aucun doute faire lever le party et peut-être même séduire quelques réfractaires aux ondes électro au passage. À suivre l’an prochain !
Voici quelques photos des spectacles de jeudi et vendredi.