Dès son annonce il y a quelques semaines, la présence de Guns N’ Roses sur l’alignement du Festival d’été 2013 avait soulevé les passions… et les interrogations. Guns N’ Roses sans Slash, Duff et les autres? Guns N’ Roses avec en tête un Axl aux dernières prestations plus ou moins convaincantes? Guns N’ Roses devant plusieurs dizaines de milliers de personnes qui les attendront de pied ferme et les espéreront à l’heure? Est-ce que cela serait possible?
On a eu réponse à nos questions vendredi soir alors que la formation emblématique a pris d’assaut la scène des Plaines d’Abraham. Étaient-ils à l’heure? Pas tout à fait puisque le groupe devait faire son apparition dès 21h00, mais à 15 minutes près, on ne peut pas vraiment parler d’un retard non plus. C’est donc vers 21h15 que Axl et ses nouveaux compagnons sont montés sur les planches pour nous balancer Chinese Democracy suivi de Welcome To The Jungle. On voulait y croire, mais ce qui s’en est suivi fut plutôt pénible et long.
On ne peut reprocher au groupe de ne pas avoir été généreux avec une présence sur scène de plus de deux heures, mais la quantité ne peut malheureusement ici compenser pour la qualité moindre de ce qui nous a été livré hier. Le choix des pièces jouées avait de quoi déstabiliser même le plus grand fan de Guns N’ Roses. Des titres obscures interprétés parfois péniblement par un Axl qui n’est définitivement plus au sommet de sa forme. Heureusement, la nouvelle mouture qui l’accompagne est très efficace et on ne peut rien leur reprocher musicalement, si ce n’est de devoir remplir les nombreuses absences du leader qui s’éclipsait à toutes les trois pièces ou presque. Un manège qui aura vite fait de briser le rythme de ce concert pourtant tant attendu. L’interprétation de multiples covers était également plutôt discutable. Certes, les Live And Let Die et Knockin’ On Heaven’s Door sont partie prenante du répertoire de Guns depuis des années, mais ce n’est pas le cas de leurs reprises de Pink Floyd, The Who et des Rolling Stones qui ne passeront définitivement pas à l’histoire.
Heureusement, le concert a fini par prendre son envol et l’énergie des Sweet Child O’Mine, November Rain, Don’t Cry et Night Train livrées en deuxième partie ont redonné un certain rythme à la soirée. L’ultime Paradise City, ponctuée de pyrotechnie et de confettis multicolores, a terminé le tout sur une bonne note, rappelant l’efficacité des succès du groupe et l’amour indéniable du public de la capitale pour tout ce qui est hard rock.
On envisageait la soirée d’hier un peu comme un conventum d’école secondaire. Les retrouvailles allaient-elles être réussies? Allait-on passer un bon moment? Est-ce que celui qui était la vedette du bal à l’époque serait tout aussi flamboyant après tout ce temps? Pour plusieurs, il y avait une sincère volonté de renouer avec le passé le temps d’un concert, mais les années ont fait leur œuvre et dans le contexte, il faut avouer que la soirée d’hier avait plutôt un arrière-goût de nostalgie.